Longtemps
surveillante, puis CPE, je travaille depuis 25 ans dans l’éducation.
Depuis
plus d’un an, j’ai créé mon activité de Médiateur
de Vie Scolaire Indépendant.
J’en
avais assez de passer mon temps à chercher des cartables perdus, refaire des
cartes de cantine, pondre des circulaires, négocier des changements d’emploi du
temps…
Mais
surtout j’en avais assez de mettre des retenues de la part des enseignants,
d’enregistrer des avertissements décidés aux conseils de classe…
Tout
cela faisait partie de mon travail mais j’aurais voulu que ce soit plus
constructif.
J’aurais
voulu ne plus entendre dire « j’en ai marre de ces petits
br… ! », ni « il faut les virer ! »
J’enrageais
de voir des adultes réagir par la violence verbale par ailleurs interdite et
reprochée aux adolescents.
Je
me disais que, bien sûr, les enseignants ne sont pas formés comme moi je le
suis mais il me paraissait tellement évident que les élèves étaient jeunes et
que par conséquent ils n’étaient pas finis en tant qu’humains.
J’aurais
voulu que les adultes, au lieu de les punir d’une façon qui développait en eux
un sentiment d’injustice (surtout quand ils s’entendaient dire qu’ils étaient
mal élevés…), prennent une sanction éducative, relative à l’acte reprochéet non
à la personne.
Je
reconnais que dans certaines familles, les erreurs d’éducation existent mais
combien de fois j’ai entendu des adultes partir de ce principe sans rien
connaître des parents…
Depuis
que j’ai complété ma formation de CPE par une formation de Médiateur
Professionnel, je vois les choses autrement : comme les élèves, comme les
parents, les enseignants, les personnels d’éducation, de service…, sont des
humains qui font des prêts d’intention, des interprétations, imposent des
contraintes…
Tous
ont un point de vue légitimement différent de celui de l’autre, tous sont animés
de bonnes intentions…vis-à-vis d’eux-mêmes et tous sont maladroits dans leur
communication.
Je
reviendrai sur cela tout au long de ce blog, au fur et à mesure des portraits
de ces jeunes, phobiques ou qui auraient pu le devenir.
Mon
formateur nous a offert une proposition :
« Il
y a deux manières de regarder l’humanité : l’individu est un problème ou
l’individu aspire au bonheur »
J’en
ai fait un syllogisme :
« Il
y a deux façons d’envisager l’humain
L’humain
est un problème…
L’humain aspire au bonheur…
L’élève
est un humain
Donc
il y a deux façons d’envisager l’élève… »
Je
vais donc vous raconter comment je les envisage…
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